Deux ans après (un moment de déprime)

Publié le par Toine

Très longtemps que je n'avais plus pensé à ce blog.

J'ai été amené à y retourner, un peu par hasard, cherchant quelque chose à dire alors que je me réinscrivais sur la liste de diffusion des amis du conte, j'ai eu l'idée d'y poster un lien vers les quelques textes publiés ici.

Maintenant ai-je envie de continuer/reprendre sa rédaction ? A vrai dire je suis partagé. A relire ce que j'avais mis en ligne, son contenu, des vieilleries, des poèmes que je n'écris plus, des contes que je ne raconte plus, un roman que j'ai voulu continuer mais qui n'avança que d'un chapitre en 7 ans, des articles sur des jeux dont je me suis depuis lassé pour passer à d'autres, d'autres textes que j'avais écrit visiblement pour donner l'impression que je me soucie de la marche du monde quand rien n'est plus faux... Tout celà me frappe surtout de manière déprimante, en me faisant réaliser à quel point je suis mort. Un ex "artiste en devenir" qui ne crée plus, mais ressentait tout de même l'envie de se trouver un public pour faire comme si.

"Je préfère continuer à créer que de faire autre chose :j'ai essayé pendant 4 ans, je suis revenue à la création, je mourais à petit feu", j'ai lu ça au détour d'un message d'une amie du conte et ça m'a fait éclater en sanglots tant la mort à petit feu résume mon état depuis que j'ai abandonné ma carrière de conteur (ou la création en général, tous ces projets de romans, de scénarios ou de jeux qu'à force de ne pas finir je ne commence même plus). Je ne vois plus rien devant moi que la mort, celle de mes proches plus agés d'abord, ma propre vieillesse et la mienne dans la solitude, celle de l'humanité enfin, je n'arrive pas à me convaincre que notre planète n'ait pas atteint le point de non-retour. Et pourtant je ne trouve même pas l'énergie de ce désespoir. Revenir à la création je ne demanderai que ça s'il ne m'en manquait pas l'inspiration. 

Je m'évoque le conteur de Haroun et la Mer aux Histoires de Salman Rushdie, celui qui à force d'entendre son voisin dire "à quoi servent des histoires qui ne sont même pas vraies ?" et voyant la femme qu'il aime finalement préférer ce dernier a fini par faire couper le robinet d'où coulait son inspiration depuis la Mer aux Histoires. A la différence que là il n'y a que moi, je n'ai pas de fille, l'héroïne est absente, il n'y a personne qui m'aime inconditionnellement pour aller pour moi au royaume de la parole rouvrir les canalisations.

Evidemment elle pourrait être une partie de moi, mais elle semble si profondément endormie.












Publié dans Mon Blog

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article